Un ouvrage hydraulique situé à cette jonction permet de réguler les niveaux d’eau dans l’étang de Léon, ceux-ci étant maintenus entre 7,20 m et 7,40 m NGF, en application du règlement d’eau.
Après le barrage, le courant devient plus "torrentiel" et sinueux et façonne son lit entre les dunes dans lequel son lit a tendance à s’enfoncer, évolution qui a justifié la mise en place de seuils.
Il oblique ensuite à angle droit vers le sud, entre le marais d'Huchet et le marais de la Pipe, et longe le cordon dunaire sur environ 3,5 km avant de trouver un passage permettant aux eaux de l'étang d'atteindre l’océan.
L'administration des eaux et forêts fit redresser cette partie du cours d'eau, dans les années 50, en coupant les méandres qui érodaient la dune en rive droite et la forêt de protection rive gauche.
Le courant d’Huchet reste le seul cours d’eau landais dont l’embouchure n’a pas été définitivement fixée, malgré divers projets ou tentatives plus ou moins aboutis.
Actuellement, pour faire face aux déplacements de l’embouchure vers le sud, liés au transit sédimentaire océanique, des travaux mécaniques, sans extraction de matériaux, sont réalisés annuellement par la commune de Moliets.
Le courant d’Huchet est un milieu aquatique d’eau douce courante qui subit la pénétration des eaux des grandes marées. En effet, l’influence de la marée dynamique est perceptible jusqu’aux premiers seuils du marais de la Pipe. La limite de salure des eaux a été fixée par décret (04/07/1853) au niveau de Deléon à 800 m en amont de la laisse de basse mer. Des mesures ont cependant montré que la véritable limite de salure se situe à environ 2 km en amont de l’embouchure soit 1 km en amont de Deléon. Cette relation permanente avec l’océan permet une pénétration des poissons d’eau de mer dans le courant (dont les civelles).
Les berges du courant sont colonisées par une frange de feuillus (aulnes, saules, chênes), depuis le barrage de la Nasse, où elle est extrêmement mince, jusqu'au pont de Pichelèbe, où elle s'élargit notablement sur les deux rives.
Cette végétation de feuillus bordant la rivière forme une forêt galerie, claire dans la partie amont (entre le barrage de la Nasse et le seuil des Allemands), plus dense dans la partie aval. En sous-bois, la végétation plus ou moins hygrophile est souvent dominée par les laîches et les iris en pied de berges. Ponctuellement se développent de belles stations de populage des marais (Caltha palustris), d’osmonde royale (Osmunda regalis) et d'hibiscus des marais (Hibiscus palustris).